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" L'IDÉE DE NATURE " exposition collective du 06 avril au 10 mai
Littré en donne 29 définitions dans son dictionnaire dont le premier, finalement, n’aide pas tant que cela :
« Ensemble de tous les êtres qui composent l’univers. »
Faut-il qu’elle soit un sujet de saison pour qu’elle s’expose ? Sujet de saison, sujet à la mode. Sujet de passion.
La Nature. Sujet embarrassant. Comment le tordre pour lui donner un axe, une thématique pour susciter la curiosité, comment créer un chemin jusqu’à cette exposition « L’IDÉE DE NATURE » ?
Je me souviens de cette phrase de Robert Lenoble, « L’homme porte en lui ses besoins et ses désirs. Les uns et les autres, sans doute, se préciseront et se modifieront au contact de l’expérience. Mais tout d’abord, il faut vivre, et l’homme projette ces besoins et ces désirs dans la Nature qui l’entoure, avant même de savoir s’il pourra les satisfaire et comment. »
Nous y sommes ! Pour être plus précis, enfant, nous sommes au centre de tout, quasiment de tous puisque seuls comptent ceux qui sont à notre portée visuelle. Parents, frères et sœurs, camarades de crèches ou de cour de récrée. Les astres et les nuages se déplacent avec nous, nous suivent comme des amis dociles, même si la docilité nous échappe encore. Puis, l’âge aidant, notre individualisme s’élargit et tout notre environnement physique devient vivant comme nous finalement. Les éléments sont là pour aider le genre humain. La Nature est magique ou bien elle agit sur l’ordre d’un dieu X ou Y, voire sous la tutelle des deux. C’est avec cette image mentale que nous entretiendrons une relation durable avec la Nature où rien n’arrive vraiment par hasard. Cela durera quelques siècles pendant lesquels spontanément et inconsciemment notre psychologie se projette sur elle. Puis, grâce à l’effort immense d’observation et d’organisation que fournit la Grèce de Platon et d’Aristote pour construire, contre les mythes de son temps, une Nature cohérente et soumise à des lois, elle perd un peu de son mystère, et l’homme en devient le maître et possesseur, comme si notre destinée devenait indépendante de la sienne. On connaît la suite. Ses ressources, autrefois jugées inépuisables, font maintenant l’objet d’une comptabilité savante. Étudiée, ordonnée, exploitée, aujourd’hui, déesse mère des écologistes, valeur suprême d’un développement durable parfois couvert d’ambigüités, la Nature témoigne de ses limites et renvoient aux nôtres. Elle n’est pourtant pas le champ des seuls savant ou capitaine d’industrie, puisqu’elle parle aussi aux poètes et aux artistes. Créatures « paisibles », prédateurs « aimables », leurs visions naturelles proposent une autre forme d’échange, une sorte de symbiose apaisée qui n’ôte aucune liberté à l’une comme aux autres, un monde inspiré qui cohabite sans peine. Ici, pas de débats philosophiques sur la prééminence de la culture sur la nature, sur l’art comme illusion agréable ou dévoilement de la vérité. L’idée, ici, est de prolonger une relation amicale et bienveillante comme un dialogue ininterrompu avec une sœur ainée tendre et patiente. Pour preuve ces dessins, photographies, peintures et sculptures, qu’une douzaine d’artistes expose à la galerie caroline tresca.
Jean-Pierre Delest
galerie caroline tresca
14, rue Servandoni - 75006 PARIS
du mardi au samedi, de 14H00 à 19H00
T +33 (0)1 43 26 80 36
M +33 (0)6 17 19 73 57
contact@galerie-caroline-tresca.fr